Cette parabole a de quoi nous dérouter. Comment peut-on féliciter un fonctionnaire véreux ? L’habileté des malfaiteurs de ce monde, les petits comme les grands, nous la connaissons depuis des siècles, elle dépasse celle des croyants dans leur vie de foi. Mais Jésus veut nous faire comprendre autre chose. Les escrocs savent ce qu’ils veulent. En est-il de même pour nous ? Nous voulons bien suivre le Christ tant que ça va bien, mais quand ça ne va plus nous réagissons souvent comme ce gérant incapable : travailler ? bêcher ? mendier ?
La plupart du temps, le culte de l’argent et de tout ce qu’il représente prend racine dans un profond sentiment d’insécurité. On veut se prouver qu’on est quelque chose, quelqu’un, parce qu’en définitive on en doute. Servir Dieu ou l’argent signifie mettre sa confiance en l’un ou en l’autre. Il ne s’agit pas d’efforts de volonté ni de moralisation de la vie, mais d’abandon entre les mains de Dieu. Il s’agit de la foi. Elle ne consiste pas à croire des choses, mais à mettre sa confiance en quelqu’un.
Ces deux premières paraboles nous rappellent que nous sommes partis loin de notre patrie, souvent voués au culte de nos veaux d’or, fruits de ce génie qui nous a été donné pour un tout autre usage : adoration du profit, de la notoriété, de tous les produits de nos sciences et de nos techniques. Tous ces acquis sont à même de nous trahir.
Notons que dans ces deux paraboles, la brebis et l’argent perdu ne prennent aucune initiative, c’est le berger et la propriétaire qui font tout le travail. Plus rien ne compte sinon l’objet de leur recherche, façon de nous dire que, pour Jésus, l’intérêt de Dieu porte avant tout sur ceux qui sont perdus.
Dieu va très loin pour nous trouver,
mais faut-il encore que nous répondions en toute liberté.
Il ne peut rien faire pour nous malgré nous.
Nous convertir c’est donc accepter de se laisser trouver.
Prière universelle
« Qui aurait connu la volonté de Dieu, s’il n’avait envoyé d’en-haut son Esprit-Saint ? »
Prions-Le de l’envoyer encore sur les hommes de notre temps.
Pour l’Église, ceux de ses membres qui entrent en nouveauté de vie : séminaristes, novices, sœur
afin qu’ils ne craignent pas de renoncer à tout ce qui leur appartient pour devenir disciples,
et pour tout un chacun choisissant ce chemin, prions le Seigneur.
I 23 / Ô Christ, mets sur nous ton Esprit !