Au début de cette lecture, nous pouvons nous étonner de voir Jésus entrer chez un pharisien pour y prendre son repas. Leurs relations se seraient elles améliorées ? En réalité un piège lui est tendu en la personne d’un pauvre hydropique, là devant lui. Cette maladie était perçue comme une malédiction envoyée par Dieu pour punir d’une faute. On épie Jésus pour voir s’il va le guérir. La Loi l’interdit un jour de sabbat. Jésus demande : « Est-ce permis par la Loi ? » Les invités ne savent que dire. Jésus sait Lui ce qu’il va faire. Il le délie, le guérit et questionne : « Quel père ne ferait pas pareil pour son fils ou son bœuf ? » Une question de bon sens.
Cette entrée en matière n’a pas empêché Jésus de voir comment certains choisissaient les premières places, occasion pour lui de leur dire, à eux et à nous, quelque chose d’important sur ce qu’Il est.
La parabole que nous venons d’entendre commence par une simple question à propos de celui qui veut passer devant les autres et qui se voit invité à faire route vers la dernière. Où que nous soyons nous sommes dans le provisoire, nous ne trouverons notre place que dans la vie éternelle. Seul celui qui s’est mis à la dernière place a trouvé celle que le Maître lui avait réservée.
Une chose est sûre : notre vie doit être vécue sous le signe du service, comme Jésus Serviteur. Décidons-nous de dominer ou de servir ? La réponse n’est pas si simple, car l’esprit de domination se cache souvent sous le masque du service.
« Il faisait route vers Jérusalem », un refrain qui rythme le récit depuis la montée de Jésus avec ses disciples vers la ville sainte, lieu de sa passion.
Sur cette route, on pose à Jésus une question débattue à l’époque. Des rabbins enseignaient : « Ceux qui périssent sont plus nombreux que ceux qui seront sauvés ». D’autres affirmaient le contraire : « Tous les israélites auront part au monde futur ». Selon ces derniers, il suffisait d’appartenir au peuple élu pour être sauvé. Déjà Jean Baptiste avait vigoureusement combattu cette conviction...
Il n’y a pas si longtemps, elle avait cours chez nous, au temps du jansénisme, soutenue par des prédicateurs qualifiés parfois de terroristes, tant ils faisaient trembler. Heureusement ils rassuraient quand on les voyait à table !
Peu nombreux ? Tous ? Comme Jean Baptiste avant lui, Jésus attire l’attention sur la responsabilité de chacun. La porte du Royaume est étroite, on ne la passe pas à plusieurs en se fondant dans un groupe, comme on traverse la porte d’une ville. Chacun y entrera selon la manière dont il aura vécu. Il convient de lutter pour vivre selon la justice. De plus c’est urgent. Personne ne sait quand la porte sera fermée. Alors on aura beau crier, se réclamer d’avoir fréquenté Jésus. La sentence tombera : « Éloignez-vous de moi, ouvriers d’injustice »
A l’inverse être ouvrier de justice est la condition pour entrer dans le Royaume.
Le feu, il en est souvent question depuis quelques mois. Il y a les feux de forêt comme chaque année à cette époque, mais il y a eu surtout celui de Notre Dame, avec toutes le questions qu’il n’a pas fini de nous poser.
Jésus lui, dans l’évangile, de quel feu parle-t-il à propos de celui qu’il est venu apporter sur la terre et de ce grand désir qu’il a de le voir s’allumer ?
On peut, sans trop se tromper évoquer celui du Sinaï, ce buisson ardent qui attire la curiosité de Moïse, ce feu à la fois attirant et redoutable, cette nuée lumineuse qui guide le peuple dans la nuit du désert lors de son exode. C’est du feu que Dieu parle à Moïse en lui donnant les tables de la Loi. Celui-ci doit cacher l’éclat de son visage avant de purifier par le feu l’idolâtrie du veau d’or.
Ce feu parcourt donc toute l’Écriture.