Il ne reste plus grand chose du Temple de Jérusalem : un mur contre lequel viennent pleurer les juifs. Dans les interstices des pierres, le Pape Jean Paul II y a glissé quelques mots. Des archéologues font des fouilles pour retrouver les fondations situées sous la grande mosquée, un lieu permanent de conflits, faute d’entendre la parole de Jésus : « Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai ». Mais le Temple dont il parlait, c’était son corps. Dès la fin de l’époque prophétique, avec Jérémie, Ézéchiel, tout un courant de pensée parlait déjà d’un temple spirituel, en réaction cotre l’attachement excessif au Temple de pierre.
Jésus, comme les prophètes n’en professe pas moins un grand respect pour l’édifice matériel et c’est la raison de ce geste prophétique consistant à chasser les marchands. On le lui reproche au cours de son procès et même quand il agonise sur la croix.
Or le Temple a perdu sa fonction de signe de la présence divine. C’est désormais le Corps de Jésus qui joue ce rôle. Nous venons de l’entendre :
« Il parlait du temple de son Corps »
La Loi avec Moïse, les prophètes avec Élie, c’est toute l’ancienne Alliance qui accueille Jésus transfiguré. Il est Lui, la nouvelle et éternelle Alliance, celle de l’unité entre l’humanité et la Dieu. A la fin du récit, il est seul, car tout le passé se résume en lui. Il est la nouvelle Loi. Avec lui il ne s’agit plus seulement d’un texte, mais d’une personne vivante, cet homme en qui resplendit la gloire de Dieu. Il s’agit de le voir et de l’écouter, de le suivre aussi.
Le suivre où ? C’est la question que les apôtres ne cessent de lui poser.
LA TENTATION Marc 1/12-15
Aujourd’hui, Jésus est conduit au désert. Le Tentateur s’approche, c’est lui qui a l’initiative. On serait tenté de dire : bien sûr Jésus va triompher. Mais rien n’est joué d’avance. Le Fils n’est pas à l’abri, parce qu’il est devenu l’un de nous, partageant en tout la condition humaine.
Les tentations du Christ le rapprochent beaucoup de ses amis, les disciples, du simple croyant qui s’efforce d’être fidèle à son Dieu. Il n’y aurait pas de tentation si le Tentateur était vaincu d’avance. Il s’efforce d’attaquer des points sensibles et de pousser ses avantages.
Ne le voyons surtout pas comme un personnage aux pieds fourchus, au visage grimaçant. Il vient de l’intérieur, c’est un ennemi de l’intérieur.