Les pharisiens et les publicains étaient les deux grandes figures du pouvoir au temps de Jésus, le pouvoir religieux, qui se trouvait lié à la « chaire de Moïse » qu’ils occupaient, et le pouvoir de l’occupant romain. Jésus, du fait qu’il n’appartenait à aucun parti, qu’il n’était ni prêtre ni fonctionnaire, n’avait aucun pouvoir sinon celui de sa parole et de ses miracles ce qui les gênait beaucoup. D’abord divisés à son sujet, ils avaient fini par faire un front commun contre lui.
En rappelant les controverses qu’ils eurent avec Jésus, saint Matthieu voulait aussi parler de ce qui se passait dans la première communauté chrétienne. Elle connaissait comme tout groupe humain, quelle que soit sa dimension, familiale, religieuse ou nationale, les mêmes ferments de désagrégation que celle du temps de Jésus. Le principal tient à l’exercice du pouvoir que nous avons tous, soit de construire, soit de démolir. Ceux dont le pouvoir est très réduit ne sont pas les moins pénibles. Les petits chefs sont souvent les plus redoutables.
Le premier but de cet évangile est donc une mise en garde quant à notre façon d’exercer le pouvoir.
Le pouvoir absolu, nous le savons, rend fou. Nous en avons hélas périodiquement de tristes exemples dans l’histoire
Mais Jésus n’est pas venu seulement pour dénoncer l’hypocrisie des pharisiens, leur double langage, ni pour énoncer des mises en garde de portée générale, il vient pour nous dire comment vivre. Il le fait en vivant avec nous, en nous révélant le vrai visage du Père, en nous montrant comment Il agit aujourd’hui parmi nous, et comment nous devons agir, nous qui avons été créés à son image et ressemblance.
Prière universelle
En communion avec la foule immense des saints
qui ont laissé le Christ transfigurer leur vie,
prions Dieu notre Père pour ceux qui sont en chemin,
tous appelés au bonheur.
R/ : Dieu d’amour, écoute-nous ! (I 12)
Pour les baptisés, pour les priants de toutes les religions,
pour ceux qui cherchent Dieu dans la simplicité de leur vie quotidienne,
prions notre Père, Dieu de toute grâce.
Nous continuons à voir Jésus aux prises avec les questions pièges des pharisiens. Souvenez-vous : le denier de César, le partage d’un héritage, le divorce... L’habileté avec laquelle Jésus répond a de quoi nous remplir d’admiration.
Cette fois, il s’agit de se prononcer sur le plus important commandement de la Loi. Quel est-il ? Si nous ouvrons des livres comme celui de l’Exode ou du Lévitique, nous trouvons des quantités de commandements, qui ne sont pas tous de même importance. Certains relèvent plus du domaine culturel que de la religion. Comment choisir ? Pour des gens enfermés dans leurs façons de voir et de pratiquer, c’est toujours leur opinion qui compte plus que celle des autres.
Jésus ne se laisse pas prendre au piège de la polémique. Il prend tout de suite de la hauteur en liant deux commandements, qu’il prend l’un dans le livre de l’Exode, l’autre dans le Lévitique pour n’en faire qu’un seul, le commandement par excellence, unissant l’amour de Dieu et celui du prochain. C’est de lui que découlent tous les autres.
Comment cela est-il possible ? Comment le comprendre ?