Dans l’histoire il y eut bien des périodes d’affrontements religieux, plus ou moins tendus, parfois violents. Il en est toujours ainsi dans certaines régions. Aujourd’hui chez nous la tendance est plutôt à l’indifférence, à classer la religion comme affaire privée: « Tu es juif, chrétien, musulman, c’est ton problème ». Ceux qui affirment leur foi sont facilement qualifiés de sectaires.
L’évangile d’aujourd’hui ne nous invite pas au silence, mais à prendre la parole. Il est par nature annonce, proclamation, bonne nouvelle, ce qui suppose de notre part de vaincre la timidité, la crainte, tout en assumant notre condition de pêcheurs humiliés par nos propres fautes.
La persécution peut se manifester de bien des manières, par des paroles, par l’exclusion du corps social. Je vois encore un petit garçon rentrer de l’école en pleurant, parce qu’il s’était fait traiter d’hérétique.
Ce qui doit alors dominer,
c’est la confiance.
Le Christ est réellement présent en toute chose. Tout ce qui existe est créé en lui et par lui. Disons le tout de suite, l’Eucharistie n’est pas faite pour nous procurer la présence matérielle du Christ. Sa présence réelle se produit dès que nous sommes deux ou trois rassemblés en son nom, quand nous laissons la foi et la charité nous unir (Mt 18/20) Le signe sensible de sa présence est le rassemblement du peuple croyant pour faire mémoire de la Pâque du Christ. Son déroulement a pour centre la répétition du don que le Christ fait de lui-même. Beaucoup plus qu’un rite c’est l’ensemble de ce qu’il accomplit sur la croix.
Refaire cela en mémoire du Christ
n’est donc pas se contenter de répéter un rite,
c’est accepter le don de notre vie pour nos frères au jour le jour.
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Avouons-le, le dogme de la Trinité est peut-être, dans la foi chrétienne, celui qui est le plus difficile à admettre. Aussi bien juifs que musulmans, avec lesquels nous partageons la foi en un Dieu unique, ne comprennent pas pourquoi les chrétiens ont imaginé une chose pareille. Hérétiques pour les juifs, associateurs pour les musulmans, ils refusent de nous reconnaître comme eux fils d’Abraham.
En ceci il ne s’agit pas de théorie, mais d’expérience, celle des disciples de Jésus qui, avec lui, ont appris à nommer Dieu le Père, tout en le découvrant lui, Jésus, comme l’Envoyé du Père, image parfaite du Père, en même temps qu’il leur promettait la venue d’un Autre lui-même, présent dès l’origine, mais capable de défendre sa mémoire et d’assurer à tout jamais, sous une autre forme, sa visibilité.
C’est bien de la vie avec Jésus que naît la conviction que Dieu est l’unité des trois.