L’Ascension est un moment clef de la vie de relation de Jésus avec ses disciples, ce moment unique où s’échangent les dernières paroles, les derniers gestes. Moment empreint de tristesse : vous ne reverrez plus mon visage - et de promesse : cette séparation est pour une vie nouvelle en lien avec la précédente, par la parole donnée. Dans ce récit, aucun élément affectif, mais un propos objectif, rationnel : « il fallait que… ». Pas une fatalité, mais la proposition d’une finalité qui s’offre à chacun de nous, l’offre d’un sens large pour tous : d’être témoin, là où je suis, de l’ensemble du sens de l’aventure humaine, un appel à ne pas se replier sur soi, sur son particulier, mais à viser large, un appel auquel je puis répondre en m’offrant…la promesse d’y être alors pleinement accueilli comme une personne, la promesse de la venue de l’Esprit qui m’aidera, qui viendra me rejoindre, me donnera de tenir cette place pour les autres, tous les autres, en y étant moi-même. Je suis pris dans une relation au mystère qui me fait vivre.
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Ce que nous venons d’entendre a été dit par Jésus au cours de son dernier repas avec les apôtres. Jean le voit comme important pour ses propres disciples, alors qu’il est lui aussi, sur le point de les quitter. Dans ce temps qui suit de près le jour de Pentecôte, il cherche à les soutenir par la parole de Jésus. Il sait que son absence va être dure pour eux comme celle de Jésus le fut pour les Douze, malgré les apparitions du Ressuscité.
Il leur redit qu’ils vont avoir accès au Père, mais il sait aussi que l’attente leur paraitra longue, qu’ils vont souffrir de l’absence d’un maître. Ses paroles sont d’abord des paroles de réconfort. Elles visent à les préparer à la réception de l’Esprit, au double point de vue du cœur et de l’obéissance dans l’action. Leur tristesse montre bien qu’ils sont touchés dans leur sensibilité, mais ils doivent regarder l’avenir et agir en fidélité aux commandements reçus. C’est dans l’action que vous avez à montrer votre peine et non dans les larmes « Si quelqu’un m’aime, qu’il garde ma parole » (14/23). C’est dans la manière dont nous avons recours à l’Esprit que cette parole prend toute son importance.
Trois mots par lesquels Jésus dit qui il est. Trois mots qui peuvent également s’appliquer à Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père ..Je suis dans le Père et le Père est en moi »
Des mots qui disent la proximité, mais auxquels il ajoute la distance. Il doit partir pour rejoindre le Père. Les disciples ont du mal à comprendre, tout comme nous. Jésus va disparaître à leurs yeux pour leur préparer une place « Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous »
Il y a à la fois distance et intériorité réciproques.