Une parabole archiconnue ! On l‘interprète souvent dans le but de développer nos qualités, oubliant que Jésus n’est pas venu seulement pour nous donner des leçons de développement personnel, mais d’abord pour nous faire connaître le Père.
Quelques remarques pour commencer :
Le maître en donnant son argent à ses employés ne leur donne aucune consigne au sujet de son emploi. Il ne leur dit même pas de le faire fructifier. Ils auront à le découvrir d’eux-mêmes. C’est comme dans le Décalogue quand après nous avoir dit d’aimer, il ne nous est pas dit comment. Il indique seulement ce qu’il ne faut pas faire.
Aimer ne peut pas être commandé de l’extérieur,
cela doit venir de l’intérieur.
(Dans les confessions d’autrefois : je n’ai pas tué, pas volé, je ne vois pas ce que j’aurai pu faire de mal…Il aurait fallu entendre : j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’avais soif.. etc).
La valeur de nos vies ne se mesure pas seulement au bien que nous avons fait, mais aussi à celui que nous n’avons pas fait. Ce qui condamne le riche, c’est de ne pas avoir regardé Lazare affamé devant sa porte.
Mais là n’est pas le plus important dans cette parabole.
Ces jeunes filles nous représentent tous. Nous sommes tous invités à des noces.
Les lampes allumées disent notre vigilance, l’intensité de notre désir, le sens profond que nous donnons à notre vie.
C’est justement ce qui est mis à l’épreuve par la durée de l’attente et par la nuit. Dans notre monde marqué par tant de catastrophes, d’incertitudes, de crises diverses, il est facile de se décourager, d’oublier de mettre l’huile nécessaire pour entretenir la flamme. Il en faut une bonne réserve pour ne pas perdre cœur et ne pas se laisser entraîner par ce qui fait recette , du côté du pouvoir ou de l’argent, en vivant ce que l’instant peut procurer de plaisir immédiat. L’évangile nous dit que nous allons vers des noces, mais ce n’est pas la joie des noces que la crise nous promet.
Non seulement l’époux tarde à venir, mais il fait nuit. On ne le voit pas, on entend seulement un cri dans la nuit qui nous annonce son arrivée.
Mot du P. Michel en m'envoyant son homélie : "Bonne fête ! Je ne dirai sans doute pas tout à fait la même chose demain pour le jubile de soeur Anne Joseph" alors ne vous étonnez pas des différences et n'hésitez pas à regarder la transmission de la célébration !
Dans l’histoire, on n’a pas toujours rendu service aux saints. Non seulement en martelant leurs visages aux portails des cathédrales, mais sans doute pire , en écrivant leur vie, avec les meilleures intentions du monde, dans un style bien pensant, souvent affligeant de fadeur et de mollesse.
Ici il n’y a pas de statues de saints, à part celle, fort belle, de la Vierge Marie. On ne les voit pas affublés d’habits de parade qui les rendraient bien incapables de faire le ménage ou de scier une planche. Même St Benoit et Ste Scholastique n’ont droit qu’à un petit vitrail bien caché… On leur a vissé sur la tête des couronnes, de crainte qu’ils ne passent inaperçus. Bref on les a souvent déshumanisés, oubliant qu’ils ont eu mal aux dents, des cors aux pieds, de l’arthrose comme tout le monde.
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