Nous continuons à voir Jésus aux prises avec les questions pièges des pharisiens. Souvenez-vous : le denier de César, le partage d’un héritage, le divorce. L’habileté avec laquelle Jésus répond a de quoi nous remplir d’admiration.
Cette fois, il s’agit de se prononcer sur le plus important commandement de la Loi. Lequel ? Si nous ouvrons des livres comme celui de l’exode ou du lévitique, nous trouvons des quantités de commandements, qui n’ont pas tous la même importance. Certains relèvent plus du domaine culturel que de la religion. Comment choisir ? Pour des gens enfermés dans leurs façons de voir et de pratiquer, leur opinion est toujours la meilleure.
Jésus ne se laisse pas prendre au piège de la polémique.
Il prend tout de suite de la hauteur en liant deux commandements,
qu’il prend l’un dans le livre de l’Exode, l’autre dans le Lévitique
pour n’en faire qu’un seul, le commandement par excellence, unissant l’amour de Dieu et celui du prochain.
C’est de lui que découlent tous les autres.
Comment cela est-il possible ? Comment le comprendre ?
Ils se sont ligués contre lui, résistants et collaborateurs, pharisiens et hérodiens. Ennemis entre eux, ils ont perçu en Jésus un autre danger, un ennemi redoutable qu’ils veulent neutraliser. Le piège est habile : s’il dit qu’il faut payer l’impôt il a contre lui les pharisiens, s’il dit le contraire, c’est le pouvoir romain qui va le sanctionner. Qui doit décider ? Dieu bien entendu, puisque Jésus est considéré comme parlant au nom de Dieu. Avec perfidie, ils l’abordent en lui disant : « Tu enseignes le chemin vers Dieu ». Avec hypocrisie, ils veulent se servir de Dieu… Mais Jésus avec une habileté extraordinaire, les renvoie à eux-mêmes. Ils se servent des institutions impériales, c’est de leur poche que doit sortir l’argent, non de la sienne. Bon gré mal gré, ils ont à respecter ce pouvoir impérial, soit par contrainte, soit par conviction, et ils ont à en tirer les conséquences. A eux de savoir s’il faut payer ou non. Jésus n’est pas un militant politique ni un révolutionner.
Il n’est pas venu fortifier un mouvement de subversion,
mais il est venu
pour le salut des hommes.
Les évangiles des dimanches précédents nous invitaient à un comportement responsable. Celui de travailleurs qui ont à rendre compte de leur travail, à en donner le fruit au propriétaire de la vigne, à ne pas faire comme s’ils étaient eux-mêmes propriétaires. Cette fois il en va tout autrement. Il s’agit de répondre sans délai à une invitation, non pas pour un travail, mais pour un repas de noces, invités non pas à la peine mais à la joie.
Ces noces, ce sont celles du fils du maître du Royaume. Le mystère pascal se profilait déjà à l’horizon de dimanche dernier, puisqu’il était question de la mise à mort de ce même fils, Aujourd’hui il est bien aussi question du mystère pascal, mais en tant qu’il est communion , banquet du Royaume, don du corps et du sang du Christ.
Pâques est bien la fête des noces du Christ avec l’humanité.
Nous voici donc invités à nous tourner vers le terme, vers la Résurrection, un terme qui nous paraît le plus souvent si lointain, quand nous sommes aux prises avec les conséquences de la crise, les remous de la politique, les inquiétudes familiales ou personnelles, etc…Est-il possible que Dieu nous invite au bonheur ?