Le feu, il en est souvent question depuis quelques mois. Il y a les feux de forêt comme chaque année à cette époque, mais il y a eu surtout celui de Notre Dame, avec toutes le questions qu’il n’a pas fini de nous poser.
Jésus lui, dans l’évangile, de quel feu parle-t-il à propos de celui qu’il est venu apporter sur la terre et de ce grand désir qu’il a de le voir s’allumer ?
On peut, sans trop se tromper évoquer celui du Sinaï, ce buisson ardent qui attire la curiosité de Moïse, ce feu à la fois attirant et redoutable, cette nuée lumineuse qui guide le peuple dans la nuit du désert lors de son exode. C’est du feu que Dieu parle à Moïse en lui donnant les tables de la Loi. Celui-ci doit cacher l’éclat de son visage avant de purifier par le feu l’idolâtrie du veau d’or.
Ce feu parcourt donc toute l’Écriture.
Pourquoi lire ce récit de la visitation en cette fête de l’Assomption ? Rassurez-vous, il n’y a pas d’erreur.
La première réponse c’est que l’évangile n’en parle pas.
La seconde c’est pour mettre en relief la démarche de Marie dont Luc nous dit « qu’elle se mit en route en hâte vers le haut pays » (Lc 1/39). Depuis la chute, Dieu ne cesse jamais de chercher l’homme : « Adam, où es-tu ? » (Gen 3/9). Parfois la recherche est couronnée de succès, avec Moïse, l’un ou l’autre prophète, les poètes des psaumes. Trop souvent l’homme reste sourd, jusqu’à ce jour extraordinaire au cours duquel Marie accueillit la Parole qui prit chair en elle.
La Révélation de Dieu ne se ferait pas de façon écrasante,
mais dans le silence d’un dialogue, la liberté d’un oui.
Une petite histoire toute naturelle à l’époque de l’évangile. Le propriétaire d’une grande maison s’est absenté pour des noces et doit revenir tard dans la nuit. Ses serviteurs l’attendent. Une façon pour St Luc d’introduire à l’actualité, celle d’un temps d’attente.
Les communautés du premier siècle pensaient que Jésus allait revenir sans tarder et qu’elles le verraient... Mais l’attente se prolonge. Comment vivre cette durée ? Demeurer en tenue de travail. Rien d’autre que de vivre le quotidien, non pas comme des gens résignés, mais dans un esprit de vigilance, prêts à ouvrir au Christ quand il viendra. Tous les comportements peuvent alors se manifester, l’impatience, la somnolence, l’oubli, le souci de « se parer le cœur », comme le petit prince. Certes l’insatisfaction quant à notre présent moral, physique, spirituel est fondée. Ridicule de dire que tout va bien si je n’ai plus d’argent, si j’ai un cancer, etc…
Mais insatisfaction ne veut pas dire inquiétude ou crainte ce qui signifierait absence de foi.