Encore une fois, le maître est parti. Ainsi commence l’évangile depuis plusieurs dimanches.. Il ne nous abandonne pas pour autant. Nous avons une consigne. D’autres fois, il nous laisse gérants de ses biens, de sa maison.
Ceci se rapporte évidemment à la situation des années qui suivirent la mort et la résurrection du Christ, alors que certains pensaient à un retour imminent. Au bout de quelques décennies il fallait bien se rendre à l’évidence : ce retour n’était pas pour tout de suite, et l’on s’est souvenu alors de ce que Jésus en avait dit, pour essayer de mieux comprendre ce temps dans lequel on venait d’entrer, celui de l’attente.
On peut attendre de bien des manières,
dans l’impatience,
dans l’angoisse,
dans la joie de l’espérance.
On n’attend pas de la même manière sa paye, un ami, le résultat d’un examen. On peut aussi se lasser d’attendre et se contenter du moment présent, de profiter sans plus de ce qui nous a été donné. C’est sans doute le problème de tant de nos concitoyens qui ont chassé de leur horizon toute attente de la vie éternelle, pour lesquels même le mot Dieu ne signifie plus rien, ces adeptes d’une spiritualité sans Dieu.
VENEZ LES BENIS DE MON PERE Mt 25/31-45
Un roi, c’est celui qui a le pouvoir de décision. Dans l’Antiquité, il avait à la fois le pouvoir législatif et exécutif. Le thème de la royauté divine signifie qu’il n’y a aucun pouvoir supérieur à celui de Dieu. Mais la bible nous montre le Créateur confier l’univers à l’homme : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez la » Dieu se dessaisit donc de son pouvoir en faveur de l’homme. Mais ce dernier va se trouver affronté à bien des forces qui le dépassent, à commencer par celles qui commandent les phénomènes naturels. Il faudra qu’il apprenne à les connaître, les désarmer, les utiliser. Nous sommes encore loin de compte ! Mais affirmer que Dieu est le roi de la création revient à dire que nous ne sommes quand même pas abandonnés par lui, qu’Il est là, à l’œuvre avec nous, même si nous n’avons pas fini de déchiffrer le mystère de sa Royauté.
Parler du Christ Roi est un pléonasme. « Christ » signifie « celui qui a reçu l’onction », celle par laquelle on sacrait les rois, comme il nous est dit de David.
Il est vrai que à l’époque où l’on s’est mis à parler beaucoup du Christ Roi jusqu’à instituer une fête pour ce titre, les intentions n’étaient sans doute pas complètement religieuses. C’était l’époque où l’on rejetait un pouvoir clérical qui voulait régenter trop de choses parce que l’on ne distinguait pas bien Dieu et César. Mais la royauté du Christ ne se limite pas à ce point de vue.
Nous pouvons nous demander : sur qui et sur quoi le Christ règne-t-il ?
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Une parabole archiconnue ! On l‘interprète souvent dans le but de développer nos qualités, oubliant que Jésus n’est pas venu seulement pour nous donner des leçons de développement personnel, mais d’abord pour nous faire connaître le Père.
Quelques remarques pour commencer :
Le maître en donnant son argent à ses employés ne leur donne aucune consigne au sujet de son emploi. Il ne leur dit même pas de le faire fructifier. Ils auront à le découvrir d’eux-mêmes. C’est comme dans le Décalogue quand après nous avoir dit d’aimer, il ne nous est pas dit comment. Il indique seulement ce qu’il ne faut pas faire.
Aimer ne peut pas être commandé de l’extérieur,
cela doit venir de l’intérieur.
(Dans les confessions d’autrefois : je n’ai pas tué, pas volé, je ne vois pas ce que j’aurai pu faire de mal…Il aurait fallu entendre : j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’avais soif.. etc).
La valeur de nos vies ne se mesure pas seulement au bien que nous avons fait, mais aussi à celui que nous n’avons pas fait. Ce qui condamne le riche, c’est de ne pas avoir regardé Lazare affamé devant sa porte.
Mais là n’est pas le plus important dans cette parabole.