Ils se sont ligués contre lui, résistants et collaborateurs, pharisiens et hérodiens. Ennemis entre eux, ils ont perçu en Jésus un autre danger, un ennemi redoutable qu’ils veulent neutraliser. Le piège est habile : s’il dit qu’il faut payer l’impôt il a contre lui les pharisiens, s’il dit le contraire, c’est le pouvoir romain qui va le sanctionner. Qui doit décider ? Dieu bien entendu, puisque Jésus est considéré comme parlant au nom de Dieu. Avec perfidie, ils l’abordent en lui disant : « Tu enseignes le chemin vers Dieu ». Avec hypocrisie, ils veulent se servir de Dieu… Mais Jésus avec une habileté extraordinaire, les renvoie à eux-mêmes. Ils se servent des institutions impériales, c’est de leur poche que doit sortir l’argent, non de la sienne. Bon gré mal gré, ils ont à respecter ce pouvoir impérial, soit par contrainte, soit par conviction, et ils ont à en tirer les conséquences. A eux de savoir s’il faut payer ou non. Jésus n’est pas un militant politique ni un révolutionner.
Il n’est pas venu fortifier un mouvement de subversion,
mais il est venu
pour le salut des hommes.
Les évangiles des dimanches précédents nous invitaient à un comportement responsable. Celui de travailleurs qui ont à rendre compte de leur travail, à en donner le fruit au propriétaire de la vigne, à ne pas faire comme s’ils étaient eux-mêmes propriétaires. Cette fois il en va tout autrement. Il s’agit de répondre sans délai à une invitation, non pas pour un travail, mais pour un repas de noces, invités non pas à la peine mais à la joie.
Ces noces, ce sont celles du fils du maître du Royaume. Le mystère pascal se profilait déjà à l’horizon de dimanche dernier, puisqu’il était question de la mise à mort de ce même fils, Aujourd’hui il est bien aussi question du mystère pascal, mais en tant qu’il est communion , banquet du Royaume, don du corps et du sang du Christ.
Pâques est bien la fête des noces du Christ avec l’humanité.
Nous voici donc invités à nous tourner vers le terme, vers la Résurrection, un terme qui nous paraît le plus souvent si lointain, quand nous sommes aux prises avec les conséquences de la crise, les remous de la politique, les inquiétudes familiales ou personnelles, etc…Est-il possible que Dieu nous invite au bonheur ?
Encore une fois les prêtres et les pharisiens. Ne nous y trompons pas, ce ne sont pas seulement des personnages du passé, Ils nous représentent tous, avec leurs bons et leurs mauvais côtés. Nous sommes toujours quelque peu de leur espèce, susceptibles des mêmes travers. C’est donc pour nous que Jésus parle.
La vigne, il en est question depuis plusieurs dimanches. C‘est tout le domaine dont nous sommes responsables, ce qui nous a été confié, c’est à dire ce monde que nous avons à gérer, mais qui ne nous appartient pas. Nous sommes bel et bien maîtres de nos décisions, de nos actes, mais ce monde appartient à celui qui l’a créé, qui en est la source.
Depuis trois semaines, l’évangile nous répète que nous sommes tous débiteurs, responsables d’une vigne qui nous a été confiée pour qu’elle donne du fruit, qu’elle soit bien à l’image de Dieu qui veut notre bonheur et notre joie.
A chaque fois, la parabole nous dit que le propriétaire s’absente.
Dieu est-il absent du monde ?
Non,
c’est par nous et en nous qu’il est présent et actif dans le monde,
si toutefois nous acceptons de travailler avec lui et non contre lui.