Ils ont raison, les Juifs : cette histoire d’un homme qui dit : « Ma personne, ma vie, elle est comme du pain, elle est faite pour être mangée », ça ne tient pas debout ! Jamais aucun sage, aucun maître de vie spirituelle, aucun fondateur de religion n’a parlé comme ça !
Nous sommes renvoyés à ce qu’il y a de plus élémentaire dans le christianisme, et dans la vie humaine.
Le pain, c’est d’abord la base et le symbole même de notre civilisation. Depuis la Mésopotamie et Sumer, nous appartenons à la civilisation du pain comme d’autres à celle du riz ou du maïs. Le pétrin du boulanger est comme le creuset de notre vie, et de notre vie commune : matière vivante, la pâte est travaillée pour donner la vie à toute une communauté. Ce pain, doré et croustillant, la boulangère ou la mère de famille ne le fait pas pour elle toute seule. Le pain est fait pour toute une famille, tout un village, tout un quartier. Quand il n’y a plus de boulanger dans un village, ce n’est pas bon signe. Le pain, c’est le symbole de la vie, et de la vie partagée. Dans le pain, il y a toujours, d’une manière ou d’une autre, de l’amour.
Mais il y a pain et pain. On ne mange pas de n’importe quel pain (« Moi, Monsieur, je ne mange pas de ce pain-là ! »). Dis-moi de quel pain tu manges, je te dirai qui tu es.
Le chrétien est quelqu’un qui mange le pain du Christ. Il se nourrit du Christ. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Lire la suite : Homélie sur Jn 6,51-58 - P. Dominique Salin, sj
Nous poursuivons notre lecture du chapitre 6 de saint Jean.
Vous vous en souvenez : les choses avaient commencé par un triomphe : la multiplication des pains. Jésus était évidemment le Messie attendu, le nouveau roi d’Israël. Et puis les choses se sont gâtées. Jésus a reproché aux gens de se conduire en matérialistes, comme on dit aujourd’hui. Alors les gens ont commencé à rouspéter. Rouspéter, en langage biblique, ça se dit « murmurer ». Les gens ont commencé à murmurer. Comme leurs ancêtres avec Moïse : à peine étaient-ils sortis de la Mer Rouge sains et saufs, à peine avaient-ils échappé à Pharaon, à ses chars et à ses guerriers, qu’ils se sont mis à rouspéter. Pas trop fort, bien sûr, pour que Yahvé n’entende pas. Mais ils ont murmuré assez fort pour que Moïse, du moins, puisse les entendre : « Qu’est-ce que c’est que ce pays où tu nous as emmenés ? C’est un désert, il n’y a rien à boire, rien à manger. Nous allons crever. En Egypte, au moins, on avait des oignons et de la viande plein les marmites… »
Il faut écouter la plainte d’Israël, la plainte de toujours. C’est la nôtre. Rêvant d’un avenir paradisiaque, mais incapables d’accueillir le présent – le présent du présent, le cadeau du présent – et nous réfugiant toujours dans la nostalgie du passé – passé mythique, le plus souvent.
Lire la suite : Homélie sur Jn 6,41-51 - P. Dominique Salin, sj
+ Chers habitués de la "PU",
L'aventure de la mise en ligne de la PU chaque semaine s'achève...
La personne en étant responsable a décidé de s'arrêter
alors désormais n'hésitez pas à fouiller dans les archives !
Pour les paroisses et communautés, vous pouvez éventuellement essayer de demander à la sœur de la liturgie si elle serait prête à vous ajouter à sa mailing list :
Les éventuelles homélies partagées par les célébrants sont à retrouver ici.
Unis dans la prière !