« Ils se taisaient car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand ». Depuis des mois, Jésus emmène les disciples à sa suite, pour les ouvrir au Royaume ; là, il vient d’annoncer sa mort prochaine… et eux ils se demandent entre eux qui est le plus grand.
Le souci d’être le plus grand, de trouver, de prendre sa place. St Jacques, dans la 2ème lecture parle de la « jalousie et des rivalités ». On voit tous très bien ce que c’est, je crois. Spectacle un peu désespérant, au travail, dans nos familles, dans la société. Si on est honnête, on doit reconnaître que nous-mêmes n’y échappons pas. Bien sûr on ne demande pas explicitement « qui est le plus grand? ». Mais il y a de ça derrière nos regards de travers, nos paroles désobligeantes, qui rabaissent les autres. Tu as vu ce qu’il fait, tu as vu ce qu’elle dit, il se prend pour qui ? Rabaisser les autres... comme si ça nous élevait un peu au-dessus d’eux. Pour être plus grand.
C’est sans doute parce qu’on naît et qu’on grandit dans un monde marqué par la jalousie et les rivalités qu’on se laisse entraîner sur ce terrain. On se laisse influencer par cette manière de trouver sa place. Alors on pourrait accuser ce monde. Rêver d’un monde où il n’y aurait plus ces rivalités et ces jalousies. Mais c’est bien dans ce monde qu’il s’agit de vivre. Toute la Bible en prend acte. La Bible est truffée d’histoires de jalousie et de rivalités. Et on le voit aujourd’hui : même les disciples, qui ont Jésus à leurs côtés en permanence, se laissent entraîner là-dedans. C’est notre monde. Avec sa part d’obscurité. Et il faut consentir à ce monde, comme il est.
Consentir ça ne veut pas dire le banaliser. Jésus est loin de le banaliser. D’ailleurs, le récit d’aujourd’hui commence par l’annonce de sa mort. Les jalousies et les rivalités tuent. Ce sont elles qui causeront la mort Jésus, l’envoyé de Dieu. C’est sans ambiguïté, c’est grave, c’est dramatique. Mais Jésus sait que c’est dans ce monde qu’il est venu. Il connaît son obscurité. Ca veut dire quoi ? Qu’il va entrer, comme chacun de nous, dans ce jeu des rivalités et des jalousies ? Et bien non justement. Elle est là la force de Jésus. Au milieu de ce monde qu’il connaît, et qu’il ne rêve pas de changer par un coup de baguette magique, lui, il va ouvrir une autre voie, ouvrir un passage. Nous faire voir, nous faire entendre que ce n’est pas une fatalité d’entrer dans ce jeu. Au-milieu des loups qui hurlent, on n’est pas obligés de se mettre à hurler.
Lire la suite : Homélie sur Mc 9, 38-48 - P. Benoit Ferré, sj
« Ils se taisaient car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand ». Depuis des mois, Jésus emmène les disciples à sa suite, pour les ouvrir au Royaume ; là, il vient d’annoncer sa mort prochaine… et eux ils se demandent entre eux qui est le plus grand.
Le souci d’être le plus grand, de trouver, de prendre sa place. St Jacques, dans la 2ème lecture parle de la « jalousie et des rivalités ». On voit tous très bien ce que c’est, je crois. Spectacle un peu désespérant, au travail, dans nos familles, dans la société. Si on est honnête, on doit reconnaître que nous-mêmes n’y échappons pas. Bien sûr on ne demande pas explicitement « qui est le plus grand? ». Mais il y a de ça derrière nos regards de travers, nos paroles désobligeantes, qui rabaissent les autres. Tu as vu ce qu’il fait, tu as vu ce qu’elle dit, il se prend pour qui ? Rabaisser les autres... comme si ça nous élevait un peu au-dessus d’eux. Pour être plus grand.
C’est sans doute parce qu’on naît et qu’on grandit dans un monde marqué par la jalousie et les rivalités qu’on se laisse entraîner sur ce terrain. On se laisse influencer par cette manière de trouver sa place. Alors on pourrait accuser ce monde. Rêver d’un monde où il n’y aurait plus ces rivalités et ces jalousies. Mais c’est bien dans ce monde qu’il s’agit de vivre. Toute la Bible en prend acte. La Bible est truffée d’histoires de jalousie et de rivalités. Et on le voit aujourd’hui : même les disciples, qui ont Jésus à leurs côtés en permanence, se laissent entraîner là-dedans. C’est notre monde. Avec sa part d’obscurité. Et il faut consentir à ce monde, comme il est.
Consentir ça ne veut pas dire le banaliser. Jésus est loin de le banaliser. D’ailleurs, le récit d’aujourd’hui commence par l’annonce de sa mort. Les jalousies et les rivalités tuent. Ce sont elles qui causeront la mort Jésus, l’envoyé de Dieu. C’est sans ambiguïté, c’est grave, c’est dramatique. Mais Jésus sait que c’est dans ce monde qu’il est venu. Il connaît son obscurité. Ca veut dire quoi ? Qu’il va entrer, comme chacun de nous, dans ce jeu des rivalités et des jalousies ? Et bien non justement. Elle est là la force de Jésus. Au milieu de ce monde qu’il connaît, et qu’il ne rêve pas de changer par un coup de baguette magique, lui, il va ouvrir une autre voie, ouvrir un passage. Nous faire voir, nous faire entendre que ce n’est pas une fatalité d’entrer dans ce jeu. Au-milieu des loups qui hurlent, on n’est pas obligés de se mettre à hurler.
Lire la suite : Homélie sur Mc 9, 30-37 - P. Benoit Ferré, sj
Nous arrivons au terme de notre lecture du chapitre 6 de saint Jean commencée au début du mois. Nous avons longuement écouté Jésus se proposer comme pain pour la vie du monde. Comme les auditeurs de Jésus, nous en avons assez entendu pour savoir à quoi nous en tenir sur la personne et le message de Jésus. Qu’allons-nous décider ? Avons-nous envie de continuer notre chemin en compagnie de cet homme-là ?
C’est la question, en tout cas, que se sont posée ouvertement les auditeurs de Jésus. Et beaucoup d’entre ses disciples – beaucoup, souligne l’évangile – ont répondu non. C’est trop ! On ne suit plus.
Se nourrir de sa parole, oui ! Mais se nourrir de sa chair, non ! C’est du délire. Il n’est pas honorable d’entretenir de telles imaginations.
Mesurer la tristesse de Jésus. Il n’a pas convaincu tous ceux qui s’étaient engagés à sa suite.
Quelle déception ! Avec quelle angoisse se tourne-t-il vers le dernier carré ! « Et vous, n’avez-vous l’intention de partir, vous aussi ? » - Non, ils resteront. Car ils n’ont pas trouvé mieux que Jésus. Ce n’est pas très glorieux, mais c’est la vérité. Jésus, ils ne le comprennent pas toujours, mais ils pressentent qu’en lui, c’est la sainteté même de Dieu qui se révèle et qui veut se communiquer.
Communier au pain de Jésus, c’est communier avec l’invraisemblable, accéder à l’impossible. C’est communier à la sainteté même de Dieu, à la vie même de Dieu.
Lire la suite : Homélie sur Jn 6,60-69 - P. Dominique Salin, sj