« Je vous donne un commandement nouveau : « aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimé ». Frères et sœurs, chères sœurs, Jésus nous présente cet appel comme un commandement nouveau mais, en soi, est-ce bien vraiment nouveau ?
Nous trouvons dans en effet dans un livre bien ancien de la Bible, le livre du Lévitique (19, 18) :« Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. » En quoi est ce nouveau dans la bouche de Jésus ?
Je crois qu'il faut revenir à l'état d'esprit des apôtres et des disciples. Ils attendaient la révélation du messie et, dans leurs représentations, un messie qui restaurerait l'indépendance d’Israël face aux romains. Ils viennent d'arriver à Jérusalem avec Jésus au moment où celui-ci est censé, à leurs yeux, révéler sa gloire et sa puissance… Et voilà que Jésus leur lance un appel tout autre : « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé ». Ce n’est pas la violence ou la puissance guerrière qui les sauvera, et qui transformera le monde, mais la puissance de l’amour. Un règne d’amour. Une logique qui n’est pas celle de ce monde.
Ce commandement ancien, qui déjà sortait de la bouche de Dieu, prend désormais, dans la bouche de Jésus, une dimension nouvelle : « comme je vous ai aimé ». Dieu ne s’est pas contenté de nous adresser cet appel depuis les cieux : Il est venu Lui-même l’incarner. En Jésus, Il a pris Lui-même le chemin. Il est venu se frotter à nos dures réalités, il a enduré la contradiction, la violence des hommes, nos imperfections et il nous a aimé « avec tendresse et pitié », lui qui est « lent à la colère et plein d’amour ». Pour aimer à la manière de Jésus, nous sommes invités à le connaitre et à l’imiter, et à lui demander sa grâce.
Lire la suite : Homélie 5eme PAQUES - P. Jean-Baptiste Pelletier
18h 08, jeudi 8 mai : montée d’une fumée blanche, annonçant l’élection de celui qui, choisi par ses pairs, devient le 267ème successeur de Pierre.
Attente vécue tous ensemble durant 28 heures, avant de connaitre le nom de celui qui depuis est élu : « habemus papam ». Attente qui donne l’occasion de relire ce que fut le ministère de celui qui l’a précédé durant 12 années, François. Des mots circulent pour le définir et le résumer. Mais cela c’était hier.
Attente vécue tous ensemble dans la réalité concrète de notre monde, « foule immense que nul ne peut dénombrer » répartie sur toute la terre. Ceci c’est aujourd’hui.
Attente vécue tous ensemble dans l’espérance de la venue de Celui qui doit venir comme il nous l’a promis. « Quand donc cela arrivera-t-il et quel sera le signe que cela doit avoir lieu ? » C’est là l’attente de toute l’Eglise. Peut-être demain ?
Hier – aujourd’hui – demain.
Relier ces attentes aux textes bibliques qui viennent d’être lus, me fait envisager 3 mots qui inscrivent la communauté chrétienne que nous sommes dans la société des hommes au cœur de laquelle nous vivons et espérons.
« Unité » : « le Père et moi nous sommes UN ».
« Responsabilité » : « voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ».
« Eternité » : « j’ai fait de toi la lumière des nations ».
Lire la suite : Homélie 4eme PAQUES - P. Henri Imbert (Jn 20, 27-30)
Il semble qu’il n’y ait pas ici matière à discussion, contrairement à une manifestation pour laquelle il y a les chiffres du Ministère de l’Intérieur et les chiffres des organisateurs : on compte et on recompte et les écarts peuvent aller de 1 à 4.
Ici, on est tranquillement assis sur la plage, après avoir remonté le filet : 153 gros poissons, pas un de moins, pas un de plus. Pêche si extraordinaire que l’on a dû prendre le temps de compter et de recompter : un tel nombre ne s’invente pas : certitude de l’événement, précision du chroniqueur, attestation d’un témoin de la scène ? C’est la pêche de l’année : 153 gros poissons.
153, c’est le nombre d’espèces de poissons connues à l’époque de la rédaction de ce récit, c’est comme si l’on disait qu’un poisson de chaque espèce était présent dans le filet. Rappelez-vous le récit du déluge dans lequel il nous est dit qu’un couple de chaque espèce était dans l’arche. 153 gros poissons et le filet ne se déchire pas !
153, c’est aussi la somme des chiffres et nombre de 1 à 17 : 1 + 2 + 3 … +15 + 16 + 17 = 153.
10 comme les dix doigts de nos mains, comme les dix commandements, comme les dix paroles de Dieu qui, lors de la création, dit et cela se fait. 7 c’est le chiffre de la perfection, comme les 7 dons du Saint Esprit et les 7 sacrements, car 7 c’est la somme de 4 : le chiffre de la terre : les 4 points cardinaux, les 4 éléments, et 3 : le chiffre du ciel, comme les 3 personnes de la Trinité. Serait-ce une manière de nous dire que l’activité de l’homme, la pêche, intéresse aussi bien la terre que le ciel. Peut être une manière de nous dire en quoi consiste être pécheurs d’hommes !, et cela concerne l’universel : toutes les espèces de poissons ; et cela concerne toute l’activité de l’homme en vue de l’union parfaite du ciel et de la terre réunis. Le but de l’activité de l’homme c’est de rassembler, et il n’y a rien à craindre puisque le filet ne rompt pas.